Choriorétinite séreuse centrale cortico-induite : à propos de trois observations - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
La choriorétinite séreuse centrale (CRSC) est une pathologie de la rétine et de la choroïde caractérisée par un point de fuite entraînant une accumulation de liquide et un décollement focal de la rétine responsable d’un syndrome maculaire. Il s’agit d’une complication rare de la corticothérapie. Nous en rapportons trois cas à ce propos.
Observation |
Observation 1 : patiente âgée de 47 ans suivie dans notre service pour un lupus érythémateux systémique associé à un syndrome de Sjögren depuis 2013 sous corticothérapie avec une atteinte articulaire, hématologique, cutanée et rénale. Sur le plan thérapeutique, elle a reçu trois boli de solumédrol de 1g relayés par des corticoïdes par voie orale à la dose de 1mg/kg/j avec une dégression progressive. Elle a présenté une baisse progressive de l’acuité visuelle sous 40mg/j de corticoïdes. L’examen ophtalmologique a montré des lésions bulleuses rétiniennes épithéliales correspondant à un décollement rétinien. L’angio-OCT a confirmé la CRSC. La corticothérapie a été arrêtée. L’évolution a été marquée par une amélioration de l’acuité visuelle et l’angio-OCT de contrôle après un arrêt de trois mois a montré une régression des lésions rétiniennes avec une disparition des points de fuite et de la CRSC.
Observation 2 : patiente âgée de 30 ans suivie dans notre service pour un lupus érythémateux systémique et un syndrome des antiphospholipides avec une atteinte rénale et neurologique. La patiente a reçu trois boli de solumédrol relayés par une corticothérapie à 1mg/kg/j. Elle a développé à la dose de 20mg/j une baisse de l’acuité visuelle révélant une CRSC. La conduite à tenir était d’arrêter la corticothérapie avec une régression totale de la CRSC.
Observation 3 : patient âgé de 54 ans suivi depuis 2013 pour une granulomatose avec polyangéite (C-ANCA de spécificité anti-PR3) avec une atteinte pulmonaire, otorhinolaryngée et rénale mis sous corticoïdes à la dose de 1mg/kg/j. Il a présenté une baisse progressive de l’acuité visuelle à 30mg/j. L’examen ophtalmologique a montré un décollement rétinien exsudatif bilatéral secondaire à une atteinte choroïdienne sévère confirmée par angio-OCT. La décision était l’arrêt de la corticothérapie. L’évolution a été marquée par une amélioration de l’acuité visuelle avec une régression du décollement rétinien.
Discussion |
La CRSC est une complication oculaire nécessitant l’arrêt des corticoïdes vu le risque de cécité. Elle serait due à la stimulation par les corticoïdes des minéralorécepteurs présents dans les vaisseaux choroïdiens, ce qui entraîne une hyperperméabilité choroïdienne provoquant un point de fuite et un décollement rétinien.
Conclusion |
La CRSC est un diagnostic certes rare, mais vu sa gravité il doit être envisagé devant toute baisse de l’acuité visuelle chez un patient sous corticoïdes.
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Vol 39 - N° S1
P. A217 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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